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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/81

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

Les Éthéraux n’ont pas de sciences expérimentales non plus que de mathématiques au sens où nous l’entendons. Les mathématiques ne leur seraient d’aucun secours. Ils réalisent concrètement dans la perfection les plus subtiles théorèmes ou problèmes. Et leur science tant personnelle que sociale est fonction immédiate de leur vie. Elle comporte des séries de réalisations dans tous les domaines de leur activité, qui dépassent de loin les nôtres.

Leurs structures mêmes comportent des connaisances innées ou acquises en un éclair, qui ne nous ont été révélées que par des suggestions éblouissantes quoique intraduisibles.

Fait essentiel : leur science ne comporte que des rayonnements. C’est sous cette forme rayonnante qu’ils perçoivent ce que nous appelons les gaz, les liquides, les solides en un mot : la matière.

Notre physique, notre chimie n’ont donc aucun sens pour eux. Ils ne perçoivent le monde dit matériel que par son état radiant, lequel à la vérité est capital dans l’Existence Universelle comme dans la nôtre. Les corpuscules qui forment la matière n’étant que des liens de radiance, s’écoulent et se renouvellent à la façon d’un fleuve. Toute constance n’est en somme que la dispersion et la reformation dans un même ordre, avec la même densité dans les ensembles rayonnants qui constituent le corps.

De ce que les Éthéraux ne perçoivent les corps que sous forme radiante, il ne s’ensuit pas qu’ils en aient une connaissance moins étendue que la nôtre, mais cette connaissance est autre. Elle leur livre