Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/20

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qu’il le faut, — mais dont la vie intime est morose, monotone, presque nulle. Il nous tenait sous le joug de sa volonté.

Déjà notre guide asiatique n’avait plus la moindre connaissance du pays ; et à toutes les demandes il répondait avec la tristesse impassible des Orientaux :

« Pas savoir… terres des hommes méchants… y a rien savoir ! »

Nos hommes suivaient avec un commencement de révolte. Moi, je n’avais d’inquiétude que pour la délicieuse fille du capitaine, Sabine Devreuse.

Comment elle avait obtenu de nous accompagner, c’est ce qu’il est malaisé de comprendre. Sans doute le capitaine avait cru l’expédition courte et peu périlleuse, et les supplications de la jeune fille avaient fait le reste. Puis, les coureurs d’univers finissent par avoir des optimismes insondables, des croyances singulières en leur étoile.