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J’aim’ bi, dans les jours de fête,
Quand nos batiaux sont à’quai,
À l’abri de la tempête,
À Chidbourg coum’ au Bèquai.
Ch’est là qui sont l’mû sans doute,
Des trais couleurs pavouêsés ;
Mais, de gnit, dans la Déroute,
Hélas ! qui sont exposés !

Quand je sî etc.

3

Quand o’saôt’, par sus la Digue,
Dont o’fait tremblier les blios,
Qu’à l’ancre l’vaisseau fatigue,
Ah ver’je pense ès mat’los !
Reverront-i lûs villages,
Et pourront-i ratteri ?
J’avons d’si maôvais parages,
De Barflieu jusqu’à Goury.

Quand je sî etc.

4

J’ai deux fils dans la mareine
- Deux forts et hardis gaillards -
L’un revî de Cochincheine,
L’autre de Madagascars.
Y rentrent lû corvê faite ;-
D’y penser no n'en vit pas,-
Mais, que j’pliains, sans les counaîte,
Ceux qui sont restés là-bas.

Quand je sî sû le rivage,
Bi tranquille, et’ oû coum’ mé ?
J’pense à ceux qui sont en v’yage,

En v’yage, au loin sû la mé. bis