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LE BARRAGE.


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Tout ce corps sursauter à chaque obus qui flambe,
El plus étroitement ces deux bras me lier ;
Et nous devions former un groupe singulier
Comme pn n’en saurait voir dans aucune autre armée.
Je regardais pousser les arbres de fumée
Que plantaient dans la plaine, au loin, les percutants,
La jumelle aux sourcils, fixe ; et de temps en temps ;
Doucement, — pour calmer cette chair, — pour permettre
À ce pauvre petit héros de se remettre, —
Sans baisser le regard j’abaissais une main ;
Et, pensif, — chaque fois que ce pauvre être humain
Me serrait comme pour me dire : C’est horrible,
N’est-ce pas ? n’est-ce pas, malgré ton air terrible,
Tu comprends, toi, que je me sois évanoui ? —
Je caressais sa tête en lui disant : Oui... Oui,., o