Page:Rostand - Les Musardises, 1911.djvu/31

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Autour de la paroi transparente du cône,
Plus d’un monstre hagard
Vient tourner, attiré par le beau piège jaune,
Le flaire, et puis repart.

Mais, franchissant le cercle où l’on voit luire, au centre,
Le cuivre de ton pied,
Plus d’un autre, saisi dans le moment qu’il entre,
Tombe sur le papier.

C’est là qu’ils tomberont, autour du pied de cuivre,
Tous ces rêves, en rond !
Et c’est, quand on voudra les obliger à vivre,
Là qu’ils résisteront !

Car c’est sous l’abat-jour que se dore et se crée,
Tremble et se circonscrit,
Le champ mystérieux d’une lutte sacrée
Sans armes et sans cri.

Allons, lampe, venez ! que d’un sage couvercle
On rabatte vos feux ;
Et que sur cette table apparaisse le cercle
Humblement merveilleux !