Page:Rostand - Les Romanesques, Charpentier et Fasquelle, 1911.djvu/136

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Straforel, amoureusement.

L’homme, n’approchez pas !Pourquoi cet air hostile ?…
Je suis pourtant celui dont vous aimiez le style,
Tout à l’heure !… le trop favorisé mortel
Dont le billet vous plut, et sur l’amour duquel
Vous comptiez, si j’en crois les propos que vous tîntes,
Pour vous faire enlever et fuir loin des atteintes !

Sylvette, ne sachant que devenir.

L’homme !…

Straforel

Vous me prenez pour un maçon ? Exquis !
C’est exquis ! — Sachez donc que je suis le marquis
D’Astafiorquercita, fol esprit, cœur malade,
Qui cherche à pimenter l’existence trop fade,
Et voyage, façon de chevalier errant
Auquel est un rêveur, un poète, adhérent !
Et c’est pour pénétrer en vos jardins, Cruelle,
C’est par amour pour vous que j’ai pris la truelle !

Il jette d’un geste élégant sa truelle, et, dépouillant vivement sa souquenille, ôtant son chapeau blanc de plâtre, apparaît dans un étincelant costume almavivesque. Perruque blonde, moustache conquérante.