Page:Rostand - Les Romanesques, Charpentier et Fasquelle, 1911.djvu/42

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Bergamin.

Moi qui t’appelais gueux, idiot…Idiot ?
Gueux suffisait ! Ne dis que juste ce qu’il faut.

Pasquinot.

Quel prétexte ?…

Bergamin.

Quel prétexte ?…Ah ! voilà ! — Mais ta fille elle-même
Vient de me suggérer l’ultime stratagème !
Tandis qu’elle parlait, mon plan se dessinait :
Le soir, ils ont ici rendez-vous ; Percinet
Arrive le premier ; au moment où Sylvette
Paraît, des hommes noirs, surgis d’une cachette,
L’enlèvent ! elle crie ! Alors, mon jeune coq
Court sus aux ravisseurs, chamaille à coups d’estoc ;
Ils font semblant de fuir ; tu te montres ; j’arrive ;
Ta fille et son honneur sont saufs ; ta joie est vive ;
Tu bénis, laissant choir de tes yeux un peu d’eau,
L’héroïque sauveur ; je m’attendris : — tableau.

Pasquinot.

Ah çà, c’est du génie !… Ah ! non ça, par exemple,
C’est du génie !…