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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/141

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Et consacrer ma muse à l’immortalité ;
On saura que j’avois pour ami véritable
Un homme incorruptible, intrépide, équitable,
Qui, sensible aux malheurs par le peuple soufferts,
Sut braver, jeune encor, et l’exil et les fers.
Poursuis donc, Dupaty, ta course glorieuse ;
Et tandis qu’au sénat ta main victorieuse
Couvrira l’opprimé de l’égide des loix,
Moi, qu’un autre destin fit pour d’autres emplois,
Au nom des saintes moeurs dont l’intérêt m’enflamme,
J’ose, dispensateur de l’éloge et du blâme,
Faire entendre ma lyre à ces flots de guerriers,
Qui viennent aujourd’hui, le front ceint de lauriers,
Dans la paix, que l’hyver accorde à la patrie,
Attendre le retour de la saison fleurie.
Vertueux dans nos murs comme sous les drapeaux,
Les uns sauront encor illustrer leur repos.
Des enfans, une épouse aussi tendres qu’aimables,
Un père vieillissant, des amis estimables,
Aux lèvres du héros attachés, suspendus,