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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/149

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Que votre sein fécond reproduise vos grâces ;
Que la société vous doive ses douceurs
Et ses goûts délicats et ses paisibles moeurs ;
Que nous montrant l’hymen sous un dehors prospère,
Vous fassiez envier le bonheur d’être père.
Enfin, quand l’âge mûr changera vos desirs,
Que vos châteaux encor vous donnent des plaisirs ;
De vos fruits, de vos fleurs exprimez l’ambroisie ;
Qu’aujourd’hui du pommier la richesse choisie
Sous vos yeux vigilans se transforme en boisson.
Peut-être ici devrois-je, émule de Thomson,
Chanter ce jus piquant, nectar de la Neustrie :
Mais j’entends tout-à-coup, oui, j’entends ma patrie,
Qui me montrant de loin ses arbres toujours verds,
Réclame pour l’olive une place en mes vers.
Brillante occitanie, amoureuse contrée,
De tous les dons des cieux enrichie et parée,
Si je ne puis, hélas ! Jouir de tes présens,
Du moins le souvenir me les rendra présens.