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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/282

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Un froid nouveau saisit leurs forces languissantes,
D’un sommeil plus profond chaque arôme s’endort ;
Et le corps tout entier touche enfin à la mort.
Mais la foible action de la flamme solaire,
Et les sels enlevés à la zone pôlaire,
Seuls, ne produisent point la glace des hyvers.
Une cause nouvelle en couvre l’univers :
Osons la pénétrer. De sa vaste science,
Mairan s’offre à guider mon inexpérience.
Au centre de ce globe un brasier est caché.
Ce feu, vers la surface en vapeurs épanché,
Se mêlant aux rayons que le soleil nous lance,
Des nos brûlans étés accroît la violence.
Par lui, les végétaux, jeunes ambitieux,
Se dressent sur leur tige et montent vers les cieux.
Le mineur enfumé, qu’au fond d’une caverne
Sous un sceptre de fer l’avarice gouverne,
Et pour qui sans retour le doux soleil a lui,
En fouillant des trésors qui ne sont pas pour lui,
A respiré cent fois la vapeur étouffante,
Que ce foyer interne, en colonnes, enfante.

Il fracasse la terre ; et