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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/93

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En ce mois ténébreux, voyoit-il les mortels
Humilier leurs fronts, et tout pâles d’allarmes,
L’environner d’encens, de prières, de larmes.

Memphis, croyant alors que ce dieu redouté
Triomphoit du soleil, en voiloit la clarté,
Memphis du roi des airs déploroit la foiblesse :
"Il languit, disoit-elle, accablé de vieillesse.
Qui pourra lui prêter un salutaire appui !
Typhon dans son courroux s’est armé contre lui. "
Fidèles héritiers de ces pensers funèbres,
Les grecs vouoient ce mois au démon des ténèbres.
Ils alloient, éclairés de nocturnes flambeaux,
Arroser de leurs pleurs la cendre des tombeaux,
Et sous le nom sacré de fêtes parentales,
Solliciter du Styx les déités fatales.
Le Capitole enfin, d’Athène imitateur,
Fit regner sur ce mois un dieu dévastateur,
Mars, qui des élémens éternisant la guerre,
Combat les dieux, amis du bonheur de la terre.
Cependant aux rigueurs de ces fléaux divers,
Que le perfide automne épand sur l’univers,
Résigne-