Page:Rougemont, De Courcy, Dupeuty - Le Courrier de la malle, 1832.djvu/22

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Le canut a bien son mérite sous tous les rapports… je ne dis pas…

Jacolin
Et moi je dis, belle Duchemin !

AIR : Déjà la trompette sonne (Hussard de Felsheim)
Travaillant avec courage,
La navette est not’gagn’pain ;
Nous acceptons de l’ouvrage,
Mais nous n’tendons pas la main.
Conscrit sous la capot’grise,
Ou canut intelligent,
Nous n’avons qu’une devise
Sur l’métier, au régiment :
Vivre, vivre en travaillant,
Ou mourir en combattant !
Même air
À l’instar du ver à soie,
Dans sa coq’, dès l’point du jour,
Le Lyonnais file avec joie
La soie et l’parfait amour.
Si, jaloux d’notre industrie,
L’enn’mi v’nait tambour battant,
Le canut pour la patrie
Partirait en répétant :
Vivre, vivre en travaillant,
Ou mourir en combattant !

Madame Duchemin
Vous avez bien fait de revenir aujourd’hui, sans cela c’était fini… je louais à un autre la petite chambre garnie que vous avez prise à l’essai.

Jacolin
C’est donc bien décidé que vous voulez faire une société en l’absence de votre mari ?

Madame Duchemin
Au fait, voilà quatre fois que mon cher époux se fait remplacer dans ses voyages, sans compter celui-ci, et ça commence à me paraître drôle.

Jacolin
Puisqu’il vous écrit qu’il est malade.

Madame Duchemin
Il est malade, il est malade ! il est charmant… moi, je me porte bien, et ça m’ennuie.

Jacolin,