Page:Rougemont, De Courcy, Dupeuty - Le Courrier de la malle, 1832.djvu/28

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Et tu bassineras mon lit, et tu m’apprêteras mes pantoufles, avec mon bonnet de coton… comme je le disais ce matin : (fredonnant.) Des pantoufles en permanence dans les deux premières villes de France. (Il sort par le fond et sa femme rentre à droite.)


Scène IV

Jacolin, seul.
C’est ça !... mon petit homme… je m’en vas te faire du vin chaud, te bassiner ton lit, t’apprêter des pantoufles et ton bonnet de coton… eh bien ! et moi ?... Dieu ! que c’est embêtant les maris… sans ses maudits postulants, il aurait été obligé de repartir, et moi alors… j’aurais pu mener son épouse aux Célestins… Maudits postulants, va ! s’ils pouvaient aussi se casser les jambes !... eh ! mais j’y pense… oui, sacredié, c’est ça… il faut lui prouver que je ne suis pas une bête… La v’là, je vais exécuter le plan de mon imagination. (Il entre dans sa chambre à gauche).



Scène V

Madame Duchemin, puis Jacolin. (Elle entre du fond par la droite, tenant une bassinoire à la main et sur son bras un robe de chambre et un bonnet de coton ; elle les pose sur le dos d’une chaise et la bassinoire sur la chaise même).


Madame Duchemin
Son vin chaud sera bientôt prêt… il ne peut pas tarder à revenir, et je veux qu’il trouve tout fini en rentrant… (Elle découvre le lit et commence à le bassiner.)

Jacolin, sortant de sa chambre, un panier de vin au bras. (à lui-même.)
Oui, oui, sois complaisante pour ton coquin de mari… je te forcerai bien à tenir tes serments… volage ! (Il sort par le fond.)

Madame Duchemin C’est bien le moins que je le dorlote un peu, car enfin c’est mon homme, c’t’homme… et un homme qui n’aime que sa femme… c’est rare au jour d’aujourd’hui… aussi, j’ai fait des réflexions depuis son arrivée… Je vais laisser la bassinoire dedans, ça sera plus chaud.