Page:Rougemont, De Courcy, Dupeuty - Le Courrier de la malle, 1832.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

AIR : Vaudeville du Passe-Partout.
Ma cousine, je me hasarde,
À vous offrir ces deux échantillons :
Ce sont douze pots de moutarde
Et deux bocaux de cornichons ;
Ils sont excellents, car mon père
Passe à Dijon, comm’je vous l’dis,
Pour savoir faire avec ma mère
Les meilleurs cornichons du pays.

Désirée
Il y a des familles privilégiées dans le commerce.



Scène III

Les mêmes, Prudhomme.

Prudhomme, passant la moitié du corps à la porte de droite. Madame, faites-moi l’amitié de me dire si je commets une erreur ?

Désirée, étonnée.
Je n’en sais rien encore, monsieur.

Prudhomme, venant en scène.
C’est ici l’hôtel, dit de la Providence ?

Gauthier.
Et qui est joliment tenu par ma cousine.

Prudhomme
Alors je suis dans le vrai.

Désirée
Qu’y a-t-il pour le service de monsieur ?

Prudhomme
J’arrive par la malle-poste ; il est heure indue pour me présenter à mon domicile conjugal, rue des Nonnaindières, ne voulant point réveiller madame Prudhomme, et je vous prierais de m’octroyer une chambre, s’il en est de disponibles pour le quart d’heure.

Désirée
Monsieur, j’en ai une douzaine à votre service.

Prudhomme
C’est plus qu’il ne m’en faut, madame, beaucoup plus… une seule suffira, pourvu qu’il y ait deux lits jumeaux : je les rapprocherai pour m’y étendre ; je suis horriblement fatigué d’avoir dormi tout le long de la route et je voudrais changer de sommeil.

La fille, paraissant, un lumière à la main
La chambre de monsieur est prête. (montrant Gauthier).

Prudhomme, à