Page:Rougemont, De Courcy, Dupeuty - Le Courrier de la malle, 1832.djvu/50

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Scène VII

Duchemin, seul.
Ouf ! je n’en puis plus… Tiens, personne et la porte ouverte… Désirée ne peut pas être loin… Six nuits dans le cabriolet !... il y a de quoi pulvériser un homme. (s’asseyant.) J’espère qu’en voilà pour longtemps avant de retourner à Lyon… Dieu ! quel voyage !... et cette petite Jacqueline qui s’avise de me faire un tas de contes sur cette pauvre madame Duchemin !... La voilà veuve pour un mois et demi !... Où est donc Désirée ? Je tombe de fatigue et de sommeil. (Il baille.) Je dors tout debout dans ce fauteuil… (étendant les bras.) J’ai la tête vide… j’ai du sable dans les yeux… je rêve déjà… (Musique, fragment de la Neige.) (en rêvant.) Victoire… Bobonne… ce pauvre Gambillard… (Il dort.)



Scène VIII

Duchemin, madame Duchemin. (Elle s’avance tout doucement, elle s’assure qu’il est complètement endormi et lui frappe sur l’épaule. La musique continue en sourdine.)

Madame Duchemin, une timbale à la main.
Eh bien ! Duchemin, tu t’endors, sans prendre ton vin chaud ?

Duchemin ; il s’agite sans ouvrir les yeux
Laisse-moi donc dormir.

Madame Duchemin
Voyons, voyons, avale-moi ça, ça te fera du bien. (La musique cesse.)

Duchemin, réveillé et se frottant les yeux.
Ma femme ! j’ai le cauchemar !... (Il se lève).

Madame Duchemin, tranquillement.
Qu’est-ce qui te prend donc ? puisque le postulant est parti à ta place pour Paris.

Duchemin
Le postulant !... (promenant des yeux égarés sur l’appartement). Le postulant !... pour Paris !... je bats la campagne !... Mais non, je suis bien éveillé. (Jacolin paraît.) Jacolin !... je suis somnambule !



Scène IX

Les mêmes, Jacolin.

Jacolin
Eh bien, monsieur Duchemin, est-ce que vous querellez avec votre femme ?... on vous entendrait d’un bout à l’autre de la rue Perrache !...

Duchemin
La rue Perrache !... (Il marche à grands pas) . Ah ! çà, c’est