Page:Rougemont, De Courcy, Dupeuty - Le Courrier de la malle, 1832.djvu/52

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Je me moquais de lui, cousin.

Duchemin, à sa femme
Tu l’entends, Victoire, elle se moquait de moi… Elle est parfaitement innocente et moi aussi…

Prudhomme, à part.
Je n’y crois point à son innocence.

Jacolin
Allons, madame Duchemin, pas de rancune.

Duchemin
Pas de rancune, chère épouse. (Il se jette à son épouse.) J’abdique mon caractère d’homme.

Madame Duchemin
Ah ! si je n’étais pas mariée !... Vous abusez bien de ma position. Allons, j’oublie tout ! (Il se relève.) Mais je m’en souviendrai.

Duchemin
Je rentre pour jamais dans le sein de la vertu !... Canut, vous êtes mon sauveur !... Vous êtes bien digne de l’amitié de madame Gambillard !... Partons tous les trois pour Lyon.

Désirée
Et nous deux pour Dijon.

Prudhomme
Et moi pour Châlons… Je dis Châlons-sur-Marne !!!

Chœur
AIR : Sonnez, Fanfares.
Allons, qu’on se prépare,
Que chacun se sépare ;
Partons, maris, amants,
Pour les départements.
Duchemin, au public.
Air : Vaudeville de l’Anonyme.
Pour la provinc’ vous savez que la malle
Part tous les jours à six heures un quart ;
À la même heur’ nous ouvrons notre salle
Tâchez, messieurs, de n’pas être en retard.
Au Vaudevill’ [1] puisque la malle passe,
Je réclam’ de vous les profits du métier…
Quoiqu’vous ayez déjà payé vot’place,
N’oubliez pas le pourboir’ du courrier.
(Il fait le geste d’applaudir).

Reprise du chœur.

  1. Variante pour la province : « Par cette vill’ puisque la malle passe. »