Page:Rougemont, De Courcy, Dupeuty - Le Courrier de la malle, 1832.djvu/9

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amours à tous les relais.

Je suis courrier, etc.
Des pantoufles en permanence
Dans les deux premièr’s vill’s de France…
Je suis courrier, etc.

Ah, voila des voyageurs qui nous arrivent.



Scène V

Duchemin, monsieur Prudhomme, puis des voyageurs des deux sexes, qui entrent successivement, déposent des paquets, des cartons, se placent sur les banquettes, regardent l’heure et consultent le baromètre.

Prudhomme entre, tenant d’une main un sac de nuit, et de l’autre des bottes fourrées.
Le conducteur… je demande le conducteur.

Duchemin
Vous voulez dire le courrier ?

Prudhomme
Oui, le courrier.

Duchemin
C’est moi.

Prudhomme
Conducteur, est-ce que vous passez par Châlons ?

Duchemin
Oui, monsieur.

Prudhomme
Pouvez-vous m’y déposer, conducteur ?

Duchemin
Oui, monsieur, quand nous y serons.

Prudhomme
Il n’y a pas deux manières de l’entendre. (Duchemin va pour sortir.) Conducteur... je dis conducteur parce que j’avais l’habitude de voyager par les messageries royales de la rue Notre-Dame-des-Victoires, le grand bureau… on ne connaissait point alors les accélérées, les jumelles, les berlines… je n’aime point ces concurrences… elles ont évidemment un but politique.

Duchemin
Ah ! çà, monsieur, qu’est-ce que vous voulez ?

Prudhomme
Je voulais vous prier de me porter pour deux places sur votre feuille… voici de l’or… Joseph Prudhomme, professeur d’écriture, élève de Brard et Saint-Omer, expert assermenté près les cours et tribunaux, se rendant à Châlons pour affaire judiciaire.

Duchemin