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iii

aimée de notre enfance, mais que notre jeunesse oublie ! Ah ! c’est dans cette langue dont chaque syllabe emprunte sa sauvage harmonie de quelque voix mystérieuse de la solitude, c’est dans ce dialecte inculte et coloré des fils du désert, que nous vous parlerions avec éloquence des vierges forêts, des ondoyantes et vastes savanes, des mille bayous tributaires du plus grand des fleuves américains !…

Fille de la France, la Louisiane, comme sa mère, aura un jour ses poëtes. Du sein de notre belle et bouillonnante jeunesse, il surgira, n’en doutons pas, quelques uns de ces hommes prédestinés qui, selon l’expression de Victor Hugo :

Marchent un pied dans l’avenir !

Oui, notre Louisiane est une terre de tristesse et de poésie ! Comme la vieille