Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

déserts. Mon cabinet d’étude était, pour ainsi dire, adossé à un ajoupa indien. Plus tard je pourrai communiquer au public le fruit de mes observations.


13. J’ai connu cet heureux vieillard. Plus d’une fois, fatigué de courses lointaines, j’ai frappé, le soir, à la porte de sa hutte d’écorce de pin, et j’ai savouré à sa table les charmes inexprimables d’une franche et douce hospitalité ! Il me rappelait le vieillard de Virgile :

Cui pauca relicti Jugera ruris erant…… Regum aequabat opes animis, serâque revertens Nocte domum, dapibus mensas onerabat inemptis. »

« Et quoi, me disais-je, il a trouvé le bonheur, cet homme des bois, ce Robinson, caché dans une île inconnue ! Il n’est point agité, comme nous, de vains rêves, de chimériques aspirations ; comme nous, il n’est point tourmenté de la passion inquiète des voyages ! Il vit heureux et s’endormira tranquille à l’ombre des mélèzes de son berceau.» Oh ! que Dieu t’accorde de longs jours, habitant fortuné des solitudes américaines ! Puisse te parvenir, au désert, ce faible tribut de ma reconnaissance !

14. M. Théophile Gautier, jeune poëte plein d’avenir, a