APOLOGIE DU THEATRE, ou ANALYSE DE LA LETTRE DE ROUSSEAU, AU CITOYEN DE GENEVE, A D'ALEMBERT, AU SUJET DES SPECTACLES
Celui qui a regardé les belles-lettres comme une cause de corruption des mœurs ; celui qui, pour notre bien, eût voulu nous mener paître, n’a pas dû approuver qu’on envoyât ses concitoyens à une école de politesse et de goût : mais sans nous prévenir contre ses principes, discutons-les de bonne foi.
M. d’Alembert a proposé aux Génevois d’avoir un théâtre de comédie. « Voilà, dit M. Rousseau, le conseil le plus dangereux qu’on pût nous donner .»
« Vous serez , dit-il à M. d’Alembert, le premier philosophe qui ait jamais excité un peuple libre, une petite ville, et un état pauvre, à se charger d’un spectacle public. »
Il fait voir que Genève est hors d’état de soutenir un spectacle sans un préjudice réel ; et il