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AVERTISSEMENT
DE L’ÉDITEUR
DU PREMIER DIALOGUE[1].




CEt ouvrage me fut confié par son Auteur dans le mois d’Avril 1776, avec des conditions que je me suis fait un devoir sacré de remplir.

J’ai cru un moment que ce seroit ici la place d’examiner l’effet que le traitement que l’Auteur reçut de son siecle devoit nécessairement produire sur une ame aussi sensible que la sienne[2] : mais après avoir fait quelques progrès dans ce travail, une considération que je n’avois pas prévue, m’obligea a l’abandonner : forcé de

  1. L’Éditeur de ce Dialogue est Monsieur Brooke Boothby, qui le fit imprimer à Londres en 1780, & qui en déposa ensuite l’original dans le British Museum
  2. L’histoire des persécutions excitées contre M. Rousseau par les Ecclésiastiques à Geneve, à Motiers, à Berne, à Paris, est entre les mains de tout le monde ; mais j’ai trouvé bien des personnes, sur-tout en Angleterre, où les livres de M. Rousseau sont plus connus que ceux de ses adversaires, qui ont ignoré avec quelle cruauté sa réputation a été déchirée. Pour leur information, je veux bien citer ici deux passages, pris au hasard, dans la quantité prodigieuse de libelles que les Théologiens, les Musiciens, les Partisans du despotisme, les Auteurs, les Dévots, & sur-tout les Philosophes de l’École moderne n’ont pas cessé de vomir contre lui depuis plus de seize ans. Le premier est pris d’une brochure
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