Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/195

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louable emploi de leur tems. Les méditations profondes & les immortels ouvrages dont les Philosophes que vous citez ont illustre leur solitude prouvent assez qu’ils s’y occupoient d’une maniere utile & glorieuse, & qu’ils n’y passoient pas uniquement leur tems comme votre homme à tramer des crimes & des noirceurs.

Rousseau.

C’est à quoi ce me semble, il n’y passa pas non plus uniquement le sien. La lettre à M. d’Alembert sur les Spectacles, Heloise, Emile, le Contrat Social, les Essais sur la Paix perpétuelle & sur l’Imitation théâtral, & d’autres Ecrits non moins estimables qui n’ont point paru sont des fruits de la retraite de J. J. Je doute qu’aucun philosophe ait médite plus profondément plus utilement peut-être, & plus écrit en si peu de tems. Appellez-vous tout cela des noirceurs & des crimes ?

Le François.

Je connois des gens aux yeux de qui c’en pourroient bien être : vous savez ce que pensent ou ce que disent nos Messieurs de ces livres ; mais avez-vous oublie qu’ils ne sont pas de lui, & que c’est vous-même qui me l’avez persuade ?

Rousseau.

Je vous ai dit ce que j’imaginois pour expliquer des contradictions que je voyois alors & que je ne vois plus. Mais si nous continuons à passer ainsi d’un sujet à l’autre, nous perdrons notre objet de vue & nous ne l’atteindrons jamais.