Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/379

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ose réclamer les droits roturiers de la nature pour ces canailles de paysans contre de si respectables droits de chasse, doit être traite des Princes comme les bêtes fauves qu’ils ne protègent que pour les tuer à leur aise & à leur mode. À l’égard de l’Angleterre, les deux derniers passages expliquent trop bien l’ardeur des bons amis de J. J. à l’y envoyer, & celle de David Hume à l’y conduire, pour qu’on puisse douter de la bénignité des protecteurs & de l’ingratitude du protege dans toute cette affaire. Tous ces crimes irrémissibles, encore aggraves par les circonstances des tems & des lieux prouvent qu’il n’y a rien d’étonnant dans le sort du coupable, & qu’il ne se soit bien attire. Moliere, je le sais, plaisantoit les médecins ; mais outre qu’il ne faisoit que plaisanter, il ne les craignoit point. Il avoit de bons appuis ; il étoit aime de Louis-Quatorze, & les médecins, qui n’avoient pas encore succède aux directeurs dans le gouvernement des femmes, n’étoient pas alors verses comme aujourd’hui dans l’art des secrètes intrigues. Tout à bien change pour eux, & depuis vingt ans ils ont trop d’influence dans les affaires privées & publiques pour qu’il fut prudent, même à des gens en crédit d’oser parler d’eux librement ; jugez comme un J. J. y dut être bien venu ! Mais sans nous embarquer ici dans d’inutiles & dangereux détails, lisez seulement le dernier article de cette liste, il surpasse seul tous les autres.

19. "Mais s’il est difficile qu’un grand état soit bien gouverne, il l’est beaucoup plus qu’il soit gouverne par un seul homme, & chacun fait ce qu’il arrive quand le Roi se donne des substituts.”