putes que j’aurai ſoutenues la ſeule où mon intérêt ne ſera pas oublié.
Je ſuis avec respect, Monſieur.
RÉPONSE
DE MONSIEUR
DE VOLTAIRE
À LA LETTRE PRÉCÉDENTE.
Mon cher Philoſophe, nous pouvons vous & moi, dans
les intervalles de nos maux, raiſonner en vers & en proſe.
Mais dans le moment préſent, vous me pardonnerez de laiſſer
là toutes ces diſcussions philoſophiques qui ne ſont que des
amuſemens. Votre lettre est très-belle, mais j’ai chez moi une
de mes nieces qui depuis trois ſemaines eſt dans un aſſez
grand danger : je suis garde-malade & très-malade moi-même.
J’attendrai que je me porte mieux & que ma niece ſoit guérie,
pour oſer penſer avec vous
[1]. M. Tronchin m’a dit que vous
viendriez enfin dans votre patrie. M. d’Alembert vous dira
quelle vie philoſophique on mene dans ma petite retraite. Elle
mériteroit le nom qu’elle porte, ſi elle pouvoit vous poſſéder
- ↑ (*) Il ne m’a plus écrit depuis ce tems-là.