Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/426

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examen & à celui de M. Paoli. Je vous crois trop gens de bien l’un & l’autre, pour vouloir que mon affection pour votre patrie me faire consumer le peu de tems qui me reste, à des soins qui ne seroient bons à rien.

Examinez donc, Messieurs ; jugez vous-mêmes & soyez surs que l’entreprise dont vous m’avez trouvé digne, ne manquera point par ma volonté.

Recevez, je vous prie, mes très-humbles salutations.

ROUSSEAU.

P. S. En relisant votre lettre, je vois, Monsieur, qu’à la premiere lecture, j’ai pris le change sur votre objet. J’ai cru que vous demandiez un corps complet de législation, & je vois que vous demandez seulement une institution politique, ce qui me fait juger que vous avez déjà un corps de loix civiles, autre que le droit écrit, sur lequel il s’agit de calquer une forme de gouvernement qui s’y rapporte. La tâche est moins grande, sans être petite, & il n’est pas sûr qu’il en résulte un tout aussi parfait ; on n’en peut juger que sur le recueil complet de vos loix.