Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/479

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au Roi, comme notre Prince & comme mon protecteur. J’ajoute que j’y laisse un bien très-regrettable, mais dont je n’entends point du tout me dessaisir. Ce sont les amis que j’y ai trouvés dans mes disgraces, & que j’espere y conserver malgré mon éloignement.

Quant à Messieurs les Ministres, s’ils trouvent à propos d’aller toujours en avant avec leur Consistoire, je me traînerai de mon mieux pour y comparoître, en quelqu’état que je sois, puisqu’ils le veulent ainsi, & je crois qu’ils trouveront, pour ce que j’ai à leur dire, qu’ils auroient pu se passer de tant d’appareil. Du reste, ils sont fort les maîtres de m’excommunier, si cela les amuse : être excommunié de la façon de M. de Voltaire, m’amusera fort aussi.

Permettez, Monsieur, que cette lettre soit commune aux deux Messieurs qui-ont eu la bonté de m’écrire avec un intérêt si généreux. Vous sentez que dans les embarras où je me trouve, je n’ai pas plus le tems que les termes pour exprimer combien je suis touché de vos soins & des leurs. Mille salutations & respects.