Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/514

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sait que la Classe ayant jurisdiction sur le Clergé seulement, & n’ayant au surplus rien à commander à qui que ce soit, ses membres ne sont comme tels les supérieurs de personne ?*

[*Il faudroit croire que la tête tourne à M. de M. si l’on lui supposoit assez d’arrogance pour vouloir sérieusement donner à Messieurs de la Classe quelque supériorité sur les autres sujects du Roi. Il n’y a pas cent ans que ces supérieurs prétendus ne signoient qu’a près tous les autres Corps.] Or, de me traiter en homme d’Eglise est une plaisanterie fort déplacée à mon avis. M. de M. Fait très-bien que je ne suis point homme d’Eglise, & que j’ai même, graces au Ciel, très-peu de vocation pour le devenir.

Encore quelques mots sur la lettre que j’écrivis au Consistoire, & j’ai fini. M. de M. promet peu de commentaires sur cette lettre. Je crois qu’il fait très-bien, & qu’il eût mieux fait encore de n’en point donner du tout. Permettez que je passe en revue ceux qui me regardent ; l’examen ne sera pas long.

Comment répondre, dit-il, à des questions qu’on ignore ? Comme j’ai fait ; en prouvant d’avance qu’on n’a point le droit de questionner.

Une foi dont on ne doit compte qu’a Dieu ne se publie pas dans toute l’Europe.

Et pourquoi une foi dont on ne doit compte qu’à Dieu ne se publieroit-elle pas dans toute l’Europe ?

Remarquez l’étrange prétention d’empêcher un homme de dire son sentiment quand on lui en prête d’autres, de lui fermer la bouche & de le faire parler.

Celui qui erre en Chrétien redresse volontiers ses erreurs. Plaisant sophisme !