Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/369

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Hume à son tour, insinue clairement note 11, que M. Rousseau n’a forgé ce phantôme que pour se dispenser de la reconnoissance qu’il lui devoir.

Il seroit à souhaiter que tout ce différend où la philosophie joue un si pauvre rôle, fut resté concentré entre les personne, qu’il intéresse, &, à notre avis, celui-là est le plus coupable qui le premier l’a rendu public. Une brouillerie de cette nature devoit être éclaircie entr’eux, ou tout au plus, avec un petit nombre d’amis communs, qui par leurs bons offices auroient rétabli le concert & l’harmonie. Mais puisque malheureusement les pieces ont été imprimées à dessein de mettre le Lecteur en état d’en porter son jugement, on nous permettra de dire ce que nous en pensons.

Si nous nous en tenions à celui des Editeurs, le procès de M. Rousseau seroit fait. Ils nous le donnent (Avert. p. 5 & 6.) comme un homme proscrit de tous les lieux qu’il avoit habités, comme un homme dont M. Hume étoit obligé de justifier les singularités aux yeux des autres, & de défendre le caractere contre ceux qui n’en jugeoient pas aussi favorablement que lui. Si M. Hume n’est point lui-même auteur de cet Avertissement, il faut avouer que les Editeurs y ont bien montré leurs sentimens patriotiques.

Ce n’est point que nous voulions condamner absolument M. Hume, ni justifier pleinement son antagoniste. Nous croyons volontiers tout le bien qu’ils nous disent de celui-là, mais nous ne saurions ajouter foi à tout le mal qu’ils disent de ce-lui-ci. Nous sommes bien éloignés de penser que M. Hume ait conçu le noir projet de perdre M. Rousseau, qu’il ait pris