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EXTRAIT DU NO. 21 DE L’ANNÉE LITTÉRAIRE 1779. À MONSIEUR FRÉRON.

MONSIEUR,

J’ai lu, Monsieur, avec beaucoup de satisfaction dans le NO. 18 de l’Année littéraire, le compte que vous rendez du nouveau Dictionnaire historique. L’extrait que vous en faites justifie bien la préférence que vous lui adjugez sur tous les ouvrages de ce genre. Mais il contient un article que votre honnêteté reconnue me porte à croire que vous auriez relevé vous-même, si vous aviez eu des liaisons particulieres avec J. J. Rousseau. Le portrait ressemblant, à beaucoup d’égards, que les estimables Auteurs du nouveau Dictionnaire historique sont de ce vertueux philosophe, est défiguré par un trait peu digne de leur pinceau ; & sur lequel ils ne trouveront pas mauvais que l’amitié s’empresse de passer l’éponge. Ce n’est pas assez pour dire la vérité d’être équitable, impartial, bien intionné, il faut la savoir ; & pour ne rien dire qui lui soit opposé, il faut savoir qu’on ne la sait pas. Ces Messieurs en ont cru des gens qui, sans doute, méritoient leur confiance ; mais qui n’ayant pas été à portée d’observer eux-mêmes les nuances du caractere de J. J. Rousseau, s’en sont rapportés à des bruits publics, toujours suspects, quand ils ont pour objet des hommes que des mœurs régulieres, un mérite éclatant, tirent