Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/190

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LETTRE AU ROI DE PRUSSE.

Septembre 1762.

J’ai dit beaucoup de mal de vous ; j’en dirai peut-être encore : cependant, chassé de France, de Genève, du canton de Berne, je viens chercher un asile dans vos états. Ma faute est peut-être de n’avoir pas commencé par-là ; cet éloge est de ceux dont vous êtes digne. Sire, je n’ai mérité de vous aucune grâce, & je n’en demande pas : mais j’ai cru devoir déclarer à votre Majesté ; que j’étois en son pouvoir, & que j’y voulois être ; elle peut disposer de moi comme il lui plaira.

LETTRE AU MÊME.

Octobre 1762.

SIRE,

Vous êtes mon protecteur & mon bienfaiteur, & je porte un cœur fait pour la reconnoissance, je viens m’acquiter avec vous, il je puis.

Vous voulez me donner du pain ; n’y a-t-il aucun de vos sujets qui en manque ? Otez de devant mes yeux cette épée