Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/419

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& une servante qu’on y tient : voilà une belle occasion pour ceux qui disposent de moi, de se délivrer du soin de ma garde, & de me délivrer moi des misères de cette vie. Cette idée ne me détourne, ni ne me détermine. Je compte aller là dans quelques jours, à la merci des hommes, & à la garde de la Providence ; en attendant que je sache s’il m’est permis d’aller vous joindre, ou si je dois rester dans ce pays : car je suis déterminé à ne prendre aucun parti sans l’aveu du Prince, pour qui ma confiance est égale à ma reconnoissance, & c’est tout dire. Cher Moultou, adieu ; je ne sais ni dans quel temps, ni à quelle occasion, je cesserai de vous écrire. Mais tant que je vivrai, je ne cesserai de vous aimer.

LETTRE À Mr. D. P.......u.

À Bourgoin le 18 Janvier 1769.

J’apprends, mon cher hôte, par le plus singulier hasard qu’on a imprimé à Lausanne, un des chiffons qui sont entre vos mains, sur cette question : Quelle est la première vertu du Héros ? Vous croyez bien que je comprends qu’il s’agit d’un vol ; mais comment ce vol a-t-il été fait, & par qui ?.... Vous qui êtes si soigneux, & surtout des dépôts d’autrui ! J’ai des engagemens qui rendent de pareils larcins, de très-grande