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TRADUCTION
DE
L’APOCOLOKINTOSIS
DE SENEQUE,
Sur la mort de l’Empereur Claude.
e veux raconter aux hommes ce qui s’eſt paſſé dans les Cieux le treize Octobre sous le Conſulat d’Aſinius Marcellus & d’Acilius Aviola, dans la nouvelle année qui commence cet heureux ſiecle[1]. Je ne ferai ni tort ni grace ; mais ſi l’on demande comment je ſuis ſi bien inſtruit ? Premiérement je ne répondrai rien, s’il me plaît ; car qui m’y pourra contraindre ? Ne ſais-je pas que me voilà devenu libre par la mort de ce galant-homme qui avoit très-bien vérifié le proverbe, qu’il faut naître ou monarque ou ſot ?
Que ſi je veux répondre, je dirai comme un autre tout ce qui me viendra dans la tête. Demanda-t-on jamais caution à un
- ↑ Quoique les jeux ſéculaires euſſent été célébrés par Auguste, Claude prétendant qu’il avoit mal calculé, les fit célébrer auſſi : ce qui donnoit à rire au Peuple quand le crieur public annonça dans la forme ordinaire, des jeux que nul homme vivant n’avoit vu ni ne reverroit : car non-ſeulement pluſieurs perſonnes encore vivantes avoient vu ceux d’Auguſte, mais même il y eut des Hiſtrions qui jouerent aux uns & aux autres, & Vitellius n’avoit pas honte de dire à Claude malgré la proclamation ; ſape facias.