Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/178

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SECONDE ENTREE.
Le Théâtre représente les Jardins d’Ovide à Thôme, &, dans le fond, des Montagnes affreuses parsemées de précipices, & couvertes de neiges.
OVIDE.
Cruel amour, funeste flamme !
Faut-il encor t’abandonner mon ame ?
Cruel amour, funeste flamme,
Le sort d’Ovide est-il d’aimer toujours ?
Dans ces climats glaces au fond de la Scythie,
Contre tes feux n’est-il point de secours ?
J’y brille, hélas ! pour la jeune Erithie :
Pour moi, sans elle, il n’et plus de beaux jours,
Cruel amour, &c.
Acheve du moins ton ouvrage,
Soumets Erithie à son tour.
Ici tout languit sans amour,.-
Et de son cœur encor elle ignore l’usage ;
Ces fleurs dans mes jardins l’attirent chaque jour,
Et je vais par des jeux....C’est ! elle, o doux présage !
Je m’éloigne à regret : mais bientôt sur mes pas
Tout va lui parler le langage
Du Dieu charmant qu’elle ne connoit pas.