Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/209

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LE DEVIN avec emphase.
Mon art.
COLIN.
Je n’en saurois douter.
Hélas qu’il m’en va coûter
Pour avoir été trop facile
A m’en laisser conter par les Dames de Cour !
Aurois-je donc perdu Colette sans retour ?
LE DEVIN.
On sert mal à la fois fortune & l’Amour.
D’être si beau garçon quelquefois il en coûte.
COLIN.
De grace, apprenez-moi le moyen d’éviter
Le coup affreux que je redoute.
LE DEVIN.
Laisse-moi seul un moment consulter.
Le Devin tire de sa poche un Livre de grimoire & un petit bâton de Jacob, avec lesquels il fait un charme. De jeunes Paysannes qui venoient le consulter, laissent tomber leurs presens, & se sauvent toutes effrayées en voyant ses contorsions.
LE DEVIN.
Le charme est fait. Colette en ce lieu va se rendre ;
Il faut ici l’attendre.
COLIN.
A l’appaiser pourrai-je parvenir ?