Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/212

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COLETTE, osant À peine jetter les yeux sur lui.
Colin m’aimoit : Colin m’etoit fidelle :
Je vous regarde, & ne vois plus Colin.
COLIN.
Mon cœur n’a point change ; mon erreur trop cruelle
Venoit d’un sort jette par quelque esprit malin :
Le Devin l’a détruit ; je suis, malgré l’envie,
Toujours Colin, toujours plus amoureux.
COLETTE.
Par un sort, À mon tour, je me sens poursuivie.
Le Devin n’y peut rien.
COLIN.
Que je suis malheureux !
COLETTE.
D’un amant plus constant....
COLIN.
Ah ! de ma mort suivie
Votre infidélité....
COLETTE.
Vos soins sont superflus ;
Non, Colin, je ne t’aime plus.
COLIN.
Ta foi ne m’est point ravie ;
Non, consulte mieux ton cœur :
Toi-même en m’ôtant la vie
Tu perdrois tout ton bonheur.