Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/270

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Sous le masque le plus commode
A leur propre félicité ;
Ils déguisent tous leur foiblesse,
Et donnent le nom de sagesse
Au penchant qu’ils ont adopte.
Tel, chez la Jeunesse étourdie,
Le Vice instruit par la folie,
Et d’un faux titre revêtu,
Sous le nom de philosophie,
Tend des pièges à la vertu.
Tel, dans une route contraire,
On voit le fanatique austère,
En guerre avec tous ses desirs,
Peignant Dieu toujours en colore,
Et ne s’attachant, pour lui plaire,
Qu’a fuir la joie & les plaisirs.
Ah ! s’il existoit un vrai sage,
Que, différent en son langage,
Et plus différent en ses mœurs,
Ennemi des vils séducteurs,
D’une sagesse plus aimable,
D’une vertu plus sociable,
Il joindroit le juste milieu
A cet hommage pur & tendre,
Que tous les cœurs auroient du rendre
Aux grandeurs, aux bienfaits de Dieu !

Fin de la premiere Partie.