Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/297

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que d’être lue & non pas étudiée, & j’ai lieu de croire que les difficultés qu’ils y trouveroient, viendroient plus des dispositions de leur esprit que de l’obscurité du système, puisque des Dames à qui j’ai eu l’honneur de l’expliquer, ont chante sur le champ & à livre ouvert, la Musique notée suivant cette méthode, & ont elles-mêmes note des airs fort correctement tandis que des Musiciens du premier ordre auroient peut-être affecte de n’y rien comprendre.

Les Musiciens, je dis du moins le plus grand nombre, ne se piquent gueres de juger des choses sans préjugés & sans passion, & communément ils les considèrent bien moins par ce qu’elles sont en elles-mêmes, que par le rapport qu’elles peuvent avoir à leur intérêt. Il est vrai que, même en ce sens- la, ils n’auroient nul sujet de s’opposer au succès de mon système, puisque des qu’il est publie, ils en sont les maîtres aussi-bien que moi, & que la facilite qu’il introduit dans la Musique, devant naturellement lui donner un cours plus universel, ils n’en seront que plus occupes, en contribuant à le répandre. Il est cependant très-probable qu’ils ne s’y livreront pas les premiers, & qu’il n’y à que le goût décide du Public qui puisse les engager à cultiver un système dont les avantages paroissent autant d’innovations contre la difficulté de leur Art..