Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/301

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pas probablement celle qui l’emportera, & il paroit si heureux par une seule objection, de m’ôter à la fois le de mérite l’invention, & de mettre sur mon compte les vices des autres systèmes, qu’il est des gens capables d’adopter cette critique, uniquement à raison de sa commodité.

Quoiqu’un pareil reproche ne me fut pas tout-à-fait indifférent, j’y serois bien moins sensible qu’à ceux qui pourroient tomber directement sur mon système. II importe beaucoup plus de savoir s’il est avantageux, que d’en bien connoître l’Auteur ; & quand on me refuseroit l’honneur de l’invention, je serois moins touche de cette injustice, que du plaisir de le voir utile au Public. la seule grace que j’ai droit de lui demander, & que peu de gens m’accorderont, c’est de vouloir bien n’en juger qu’après avoir lu mon Ouvrage, & ceux qu’on m’accuseroit d’avoir copies.

J’avois d’abord résolu de ne donner ici qu’un plan très-abrège, & tel, à -peu-près, qu’il etoit contenu dans le Mémoire que j’eus l’honneur de lire à l’Académie Royale des Sciences, le 22 Août 1742. J’ai réfléchi cependant, qu’il faloit parler au Public autrement qu’on parle à une Académie, & qu’il y avoit bien des objections de toute espece à prévenir. Pour répondre donc a celle que j’ai pu prévoir, il à falu faire quelques additions