Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/203

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est triste au lieu d’être gaie, gaie au lieu d’être triste, légere au lieu d’être grave, grave au lieu d’être légere, &c. Contre-sens dans la Prosodie, lorsqu’on est bref sur des syllabes longues, long sur des syllabes breves, qu’on n’observe pas l’accent de la Langue, &c. Contre-sens dans la Déclamation, lorsqu’on y exprime par les mêmes Modulations des sentimens opposés ou différens, lorsqu’on y rend moins les sentimens que les mots, lorsqu’on s’y appesantit sur des détails sur lesquels on doit glisser, lorsque les répétitions sont encagées hors de propos. Contre sens dans la ponctuation, lorsque la phrase de Musique se termine par une Cadence parfaite dans les endroits où le sens est suspendu, ou forme un repos imparfait quand le sens est achevé. Je parle ici des Contre-sens pris dans la rigueur du mot ; mais le manque d’expression est peut-être le plus énorme de tous. J’aime encore mieux que la Musique dise autre chose que ce qu’elle doit dire, que de parler & ne rien dire du tout.

CONTRE-TEMS, s. m. Mesure à Contre-tems est celle où l’on pause sur le Tems foible, où l’on glisse sur le Tems fort, & où le Chant semble être en Contre-sens avec la Mesure. (Voyez SYNCOPE.)

COPISTE, s. m. Celui qui fait profession de copier de la Musique.

Quelque progrès qu’ait fait l’Art Typographique, on n’a jamais pu l’appliquer à la Musique avec autant de succès qu’à l’écriture, soit parce que les goûts de l’esprit étant plus constans que ceux de l’oreille, on s’ennuie moins vîte des mêmes livres que des mêmes chansons ; soit par les difficultés