Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/383

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nouvelle sur les bocages. Il ne représentera pas directement ces choses ; mais il excitera dans l’ame les mêmes mouvemens qu’on éprouve en les voyant.

J’ai dit au mot Harmonie qu’on ne tire d’elle aucun principe qui mene à l’ Imitation musicale, puisqu’il n’y a aucun rapport entre des Accords & les objets qu’ on veut peindre, ou les passions qu’on veut exprimer. Je serai voir au mot MÉLODIE quel est ce principe que l’Harmonie ne fournit pas, & quels traits donnés par la Nature sont employés par la Musique pour représenter ces objets & ces passions.

IMITATION, dans son sens technique, est l’emploi d’un même Chant, ou d’ un Chant semblable, dans plusieurs Parties qui se sont entendre l’une après l’autre, à l’Unisson, la Quinte, à la Quarte, à la Tierce, ou à quelqu’autre Intervalle que ce soit. L’Imitation est toujours bien prise, même en changeant plusieurs Notes ; pourvu que ce même Chant se reconnoisse toujours & qu’on ne s’écarte point des loix d’ une bonne Modulation. Souvent, pour rendre l’Imitation plus sensible, on la fait précéder de silences ou de Notes longues qui semblent laisser éteindre le Chant au moment que l’ Imitation le ranime. On traité l’Imitation comme on veut ; on l’abandonne, on la reprend, on en commence une autre à volonté ; en un mot, les regles en sont aussi relâchées, que celles de la Fugue sont séveres : c’est pourquoi les grands Maîtres la dédaignent, & toute Imitation trop affectée décele presque toujours un Ecolier en composition.

IMPARFAIT, adj. Ce mot a plusieurs sens en Musique. Un Accord Imparfait est, par opposition à l’Accord parfait,