Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/420

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capables de resserre le cœur, suivant le sens du mot Grec. 2º. Le Diastaltique, ou celui qui étoit propre à l’épanouir, en excitant la joie, le courage, la magnanimité, les grands sentimens : 3°. L’Euchastique qui tenoit le milieu entre les deux autres, qui ramenoit l’ame à un état tranquille. La premiere espece de Mélopée convenoit aux Poésies amoureuses, aux plaintes, aux regrets & autres expressions semblables. La seconde étoit propre aux Tragédies, aux Chants de guerre, aux sujets héroïques. La troisieme aux Hymnes aux louanges, aux instructions.

MELOS, s. m. Douceur du Chant. Il est difficile de distinguer dans les Auteurs Grecs le sens du mot Mélos du sens du mot Mélodie. Platon, dans son Protagoras, met le Mélos dans le simple discours, & terrible entendre par-là le Chant de la parole. Le Mélos paroît être ce par quoi la Mélodie est agréable. Ce mot vient de μελι, miel.

MENUET, s. m. Air d’une Danse de même nom, que l’Abbé Brossard dit nous venir du Poitou. Selon lui cette Danse est fort gaie & son mouvement est fort vîte. Mais au contraire le caractere du Menuet est une élégante de noble simplicité ; le mouvement en est plus modéré que vite, & l’on peut dire que le moins gai de tous les Genres de Danses usités dans nos bals est le Menuet. C’est autre chose sur le Théâtre.

La Mesure du Menuet est à trois Tems légers qu’on marque par le 3 simple, ou par le 3/4, ou par le 3/8. Le nombre des Mesures de l’Air dans chacune de les reprises, doit être quatre ou un multiple de quatre ; parce qu’il en faut autant