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Les Exploits d’Iberville

règle et les canons se parleraient de sabord à sabord. Mais nos navires de course, frêles de coque et chargés d’une artillerie légère, doivent éviter les canonnades qui endommagent les vaisseaux et les coulent souvent à pic. Nous en répondons au roi.

Évoluons donc avec une rapidité vertigineuse ; emparons-nous, s’il est possible, de ce navire du diable ; mais quand il devrait périr et disparaître à jamais, hâtons-nous de terminer l’affaire, la vie de tous dépend de notre promptitude, de même que le salut du Pélican.

Cours dans la batterie, donne l’ordre de pointer à couler bas et reviens prendre ton poste : nous allons virer dans un instant !

— Soyz tranquille, mon commandant !

D’Iberville était le plus habile manœuvrier de son temps, avons-nous dit. Ce titre ne lui a jamais été contesté.

Avec son habilité ordinaire, il avait su conserver le vent. Il crut le moment favorable pour en profiter.

Il arriva tout court sur les deux premiers navires, le Hampshire, qui se trouvait le plus rapproché, et le Hudson Bay, et leur envoya plusieurs bordées de fort près pour les désemparer.

Puis embouchant son porte-voix :

— Pare à virer ! cria-t-il.

Les matelots se précipitèrent aux manœuvres, avec