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Les Exploits d’Iberville

L’Envieux, le Profond et le Newport mouillèrent à Pentagouet pour réparer leurs avaries qui étaient assez considérables.[1]

Des présents du roi furent distribués aux sauvages qui s’embarquèrent au nombre de deux cent quatre, sous les ordres du baron de St-Castin. Celui-ci avait épousé une indienne de la tribu et s’était fixé parmi eux. Aux Abénaquis se joignirent vingt-cinq soldats de la compagnie de Villedieu, avec leur capitaine et son lieutenant, Montiguy.

Le 14 août, les vaisseaux mouillèrent devant Pemquid, et d’Iberville fit aussitôt sommer le commandant de se rendre. Celui-ci, du nom de Chubb, homme sans expérience de la guerre, haussa cependant le ton, et répondit qu’il défendrait son fort, quand bien même la mer serait couverte de vaisseaux français et la terre de bandes abénaquises.

Cette fanfaronnade ne fut pas suivie des effets qu’on en devait attendre.

Deux pièces d’artillerie et deux mortiers furent débarqués, et, en quelques heures les batteries furent prêtes. Après avoir fait lancer deux ou trois bombes sur le fort, d’Iberville somma de nouveau le commandant de la place de se rendre, et lui fit entendre que si la place était prise d’assaut, les sauvages,

  1. D’après le Dr E. B. O’Callaghan, Noxoat et Pentagouet se trouvaient situés sur la rivière Nashwauk, vis-à-vis Frédericton, dans le Nouveau-Brunswick.