Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/265

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En premier lieu, il importait d’arrêter Naïr dans son expédition nocturne. Or, par crainte d’une indiscrétion pouvant faire échouer ses combinaisons, Mossem voulait se passer de toute aide étrangère.

Forcé d’agir seul, Séil-kor se souvint des collets au moyen desquels les chasseurs capturaient le gibier dans les forêts pyrénéennes. Muni de cordages recueillis après le lointain naufrage du Sylvandre, il alla tendre un piège au milieu du sentier que devait suivre Naïr. Grâce à cette ruse, Séil-kor était assuré d’avoir l’avantage sur un adversaire à demi paralysé par de traîtresses entraves.

Ce travail accompli, Séil-kor plaça au pied de la pente abrupte qu’il se proposait de gravir à l’heure opportune certaine mixture promptement composée avec des pierres crayeuses et de l’eau.

Le soir venu, il alla se cacher non loin du collet tendu par ses soins.

Naïr parut bientôt et, soudain, se prit le pied dans le piège adroitement agencé. Un moment après, l’imprudent était bâillonné puis lié par Séil-kor, qui d’un bond avait foncé sur lui.

Satisfait de sa victoire discrète et silencieuse, Séil-kor se coiffa du chapeau de sa victime et se dirigea vers le lieu du rendez-vous.

Il aperçut de loin Djizmé qui guettait à la dé-