Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étincelles frôlantes tirées par Fogar de deux cailloux choisis avec soin.

Bientôt Bex comprit le but de ce manège compliqué.

La chandelle, posée debout sur une pierre plate, faisait entendre, en brûlant, des crépitements sonores et prolongés rappelant exactement le bruit du tonnerre.

Le chimiste s’approcha, intrigué par les étranges propriétés du fruit combustible, qui parodiait à s’y méprendre la fureur d’un violent orage.

Tout à coup une galopade retentit sous les futaies, et Bex vit apparaître une bande d’animaux noirs, qui, trompés par la foudre mensongère, regagnaient leurs terriers en toute hâte.

Quand la troupe fut à sa portée, Fogar, lançant une pierre au hasard, tua net un rongeur, qui resta étendu sur le sol tandis que ses congénères s’enfouissaient dans leurs trous innombrables.

Après avoir éteint la mèche végétale, dont la bruyante carbonisation n’avait plus d’utilité, l’adolescent ramassa le rongeur, qu’il mit sous les yeux de Bex.

L’animal, présentant une lointaine ressemblance avec l’écureuil, portait, sur presque toute la longueur de l’épine dorsale, une crinière noire touffue et dure.

En examinant les crins, le chimiste remarqua