Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/384

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se trouver en nombre trop restreint, ce second ouvrage, dont chaque vue se suffisait à elle-même, assurait un copieux supplément capable d’alimenter jusqu’au bout le spectacle réclamé par la plante.

Armé de l’in-folio et de l’album en réserve, Fogar guetta l’heure propice, en observateur désormais conscient et averti.

L’instant venu, il plaça successivement devant l’énorme roseau blanc, dont il épiait les transformations atomiques, toutes les gravures d’orient échelonnées dans l’ordre du récit.

Cette série terminée, il ouvrit l’album, dont une page fut enregistrée au dernier moment.

La phase réceptive ayant pris fin, le jeune homme put constater la parfaite réussite de son opération, en voyant les images défiler avec netteté sur l’écran végétal délicatement impressionné.

Il ne restait plus qu’à soigner la plante, destinée à reproduire indéfiniment les fins tableaux qui maintenant faisaient partie d’elle-même.

Fogar remit secrètement les deux ouvrages à leur place ; Juillard, absorbé par quelque nouvelle étude, n’avait pas même soupçonné leur disparition momentanée.

Possédant les éléments complets de son exhibition, l’adolescent trouva un moyen d’ingénieuse coordination.