Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/48

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s’éclipsa comme une fée, en épanchant jusqu’au dernier moment son pseudo-métal monnayé.


Tous les regards se tournèrent alors vers le tireur Balbet, qui venait de prendre sur la tombe du zouave les cartouchières maintenant fixées à ses flancs et l’arme qui n’était autre qu’un fusil Gras de marque très ancienne.

Marchant rapidement vers la droite, l’illustre champion, objet de l’attention générale, s’arrêta devant notre groupe et choisit soigneusement son poste en regardant vers le nord de la place.

Juste en face de lui, sous le palmier commémoratif, se dressait à longue distance le pieu carré surmonté d’un œuf mollet.

Plus loin, les indigènes postés en curieux derrière la rangée de sycomores s’écartèrent sur un signe de Rao pour dégager un large espace.

Balbet chargea son fusil, puis, épaulant avec soin, visa longuement et fit feu.

La balle, effleurant la partie supérieure de l’œuf, enleva une partie du blanc et mit le jaune à découvert.