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seule sa fine cuvette pleine d’un étincelant liquide violet. Aucune monture n’enfermait le mince tube diaphane placé à quelques centimètres du bord frôlé par les deux cylindres.

Pendant que tous les regards scrutaient la curieuse machine, Bex donnait avec précision une foule d’explications savantes et claires.

Nous sûmes que l’instrument allait bientôt fonctionner devant nous grâce à un moteur électrique dissimulé dans ses flancs.

Régis de même par l’électricité, les cylindres poursuivaient deux buts opposés, ― le rouge contenant une source de chaleur infiniment puissante, alors que le blanc fabriquait sans cesse un froid intense capable de liquéfier n’importe quel gaz.

Or divers organes de l’orchestre automatique étaient faits en bexium, métal nouveau chimiquement doué par Bex d’une prodigieuse sensibilité thermique. La fabrication de l’ensemble sonore visait même uniquement à mettre en lumière, de façon frappante, les propriétés de la substance étrange découverte par l’habile inventeur.

Un bloc de bexium soumis à des températures diverses changeait de volume dans des proportions pouvant se chiffrer de un à dix.

C’est sur ce fait qu’était basé tout le mécanisme de l’appareil.

Au sommet de chaque cylindre, une manette