Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/188

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Le premier des enfants en avant est tout frêle ;
Ils sont une dizaine et marchent pêle-mêle
Se tournant en tous sens, tantôt à reculons,
Tantôt droit, se cognant parfois sur les talons.

Roberte en ce moment tourne la tête à droite ;
Semblant juste tenir dans la largeur étroite
Du long pont du Paillon qui paraît presque à sec
D’ici, l’énorme char du cuisinier, avec
Sa musique que l’on entend à peine, passe.
Juste, de la marmite au couvercle, un espace
Reste en ce moment même en laissant voir un peu
En longueur et toujours plus mince le ciel bleu ;
Le bras du cuisinier au bout d’un instant tombe
Tout à fait, recouvrant du couvercle qui bombe
Les marmitons déjà disparus dans le bas
Du grand récipient.