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LA DOUBLURE


Le reste est pêle-mêle, en tas, sur une espèce
De fauteuil long et clair ; et surmontant le tout,
Son chapeau, dont la boucle en acier se découd.
Ses bottes noires sont près du mur, côte à côte ;
L’une est un peu moins raide ; elle se tient moins haute.
                                            
Il remet ses souliers ; il est en pantalon,
En gilet de flanelle ; un blanchâtre galon,
Tout recroquevillé, finit ses courtes manches
Sur le haut de ses bras. Pendantes sur ses hanches,
Ses bretelles, sans plis, se montrent à l’envers ;
Ses souliers, qu’il finit de mettre, sont couverts,
Surtout sur le rebord des semelles, de boue ;
La poitrine penchée et les bras longs, il noue
Le cordon du deuxième. Ensuite, se levant,
Il prend la chaise en main, et la pose devant
La glace ; en s’asseyant, un instant il accroche
Les bretelles au coin du dossier. Il rapproche
Avec vivacité, de deux coups prompts et secs
Qui font plonger un peu la flamme, les deux becs.